Retour au Burkina

 

 

3 Janvier 2005

Ce voyage fait suite à celui que j'ai fait en 2001 à l'occasion d'un atelier d'écriture que j'ai mené à Ouaga


Il est quatre heures vingt du matin quand l'avion se pose sur l'aéroport. Au sortir de l'avion, le froid me surprend, 19 degrés à peine. Le soleil n'est pas encore levé, Charles si, qui nous attend avec son beau-père Henri. Les deux hommes doivent patienter plus d'une heure, le temps que nous passions le contrôle de police et que nous récupérions nos bagages. A la fin Roch, doit se résoudre à sortir avec une déclaration de perte tapée d'un doigt sur un ordinateur antique, à la place de son couteau suisse qui lui a été retiré au départ, glissé dans une enveloppe qui n'est pas arrivée.

Abandonnant l'espoir de le récupérer, nous embarquons nos sacs dans le coffre, direction Kilwin, où vivent Charles et Isabelle, nos amis.

Il est six heures trente, Isabelle va partir à l'école. Le jour se lève. Un jour rose et poussiéreux d'Harmattan. Le soleil a des airs de pleine lune. Il monte lentement et réchauffe peu à peu la poussière rose que soulève le vent. Nous faisons nos premiers pas, jetons nos premiers regards. Nous naissons à ce continent nouveau.

Isabelle ne travaille pas le mardi après-midi. Nous en profitons pour découvrir -ou retrouver- la ville avec elle.

la place des Cineastes et celle des Nations-Unies

En rentrant on s'arrête dans la "cour des mamans", où vivent ensemble avec filles, belles-filles, nièces les épouses du père de Charles

c'est l'heure de la toilette,

tandis que la maman de Charles retourne les graines de mil qui germent et fermentent

pour faire la bière (le dolo)

Le lendemain est consacré à une première rencontre avec les élèves du cycle 3 du lycée français St Exupéry, où officie notre amie Isabelle (micro à la main)

Puis nous préparons notre départ pour Boromo et Nanou où nous attend le vrai visage de l'Afrique, celui du village et de la brousse, le village maternelle de Marie

.

Marie

Marie vit à Paris depuis 5 ans, elle s'occupe de Swann et Félix, les fils de mes amis Alexandra et Olivier. Elle nous a confié quelques cadeaux pour sa famille,et en particulier pour ses deux filles de 11 et 14 ans, qui sont élevées par sa mère et qu'elle n'a pas vues depuis son départ.

Après quelques heures de car, une petite panne vite réparée, et une heure de piste, nous arrivons à Nanou où nous sommes accueillis par le chef du village,

la maison de famille du chef de village (en blanc), Bégué (en tee-shirt rouge) frère de Marie et son oncle. Nous faisons le tour de la famille

La cour du grand-père

 

Quel plaisir - et quel étonnement, de voir en photo Marie, partie en France depuis cinq ans!

heureux le grand-père sourit, nous rejoignons la maison de Bégué et tous les enfants du voisinage viennent observer les "Nassaaras" (en moré, les Blancs, de Nazaréens)


Voici Bégué, sa maman, sa nièce, Fanta,, fille cadette de Marie, et moi...

Nous quittons à regret le village le lendemain, après avoir marché jusqu'aux trous des ancêtres crocodiles, du côté du marigot, là où l'on fabrique les briques de terre pour construire les maisons, traversé la forêt sacrée, longé les eucalyptus aux troncs blancs, croqué la pintade rôtie au feu de bois, bu le tiapalo (dolo, ou bière de mil) ... nous repartons en mobylette avec Bégué et son frère, jusqu'à Boromo où nous reprenons le car pour Ouaga.

en attendant le car (en chemise bleue, Maman, la fille aînée de Marie, en blanc Pangatié son deuxième petit frère, et des garçons du voisinage)

 

A peine rentrés à Ouaga, nous repartons avec Isabelle dès le lendemain matin pour la ferme pilote de Guié, à 60kms au nord de Ouaga.

nous découvrons

la bibliothèque, la pépinière

l'élevage : zébus, moutons

la pouponnière des tout-petits

et les 2-6ans sous les bons soins de Aïcha

mais on n'est pas là pour s'amuser! Même si après la douche

-

On joue aux cartes jusqu'à la nuit! Roch a appris un nouveau jeu : l'assec (orthographe indéfinie!) une sorte de belote africaine.

lundi, on passera aux choses sérieuses!

 

A 7h toute l'équipe s'est réunie pour organiser la semaine. Unephoto s'impose à la sortie de cette réunion!

Nous repartirons demain matin pour Ouaga avec ceux qui doivent s'y rendre, mais pour l'instant, découverte des alentours :

Sous son karité, le fabricant de djembé taille un morceau de karité. "Repassez vers 15h,nous dit-il, le travail sera fini." Mais à 15h nous serons en route pour le village de Douré où aura lieu la représentation. Car c'est pour assister au spectacle du club-théâtre que nous sommes là, c'est au comédien que l'on demande un regard professionnel sur le travail de l'équipe.

D'abord il faut planter la scène. A la barre à mine car la terre est sèche et dure, mais les garçons sont forts et obstinés

On accroche solidement les grandes toiles de couleur. Et le tam-tam fait son office.

Les enfants sont déjà là. Ils observent, fascinés les toiles que le vent fait gonfler

. En préambule, un enfant explique àl'aveugle qu'il guide que s'il est sipressé, c'est qu'il va au théâtre-forum. C'est aussi là que va cette femme que son mari veut empêcher de sortir. Le théâtre-forum... le spectacle peut commencer! Un banc, deux seaux et le décor du maquis est planté, la "femme" 'un homme en pagne ce qui fait beaucoup rire l'assistance, sert le doulo (la bière de mil), aux hommes qui discutent et se disputent. Qui a tort, qui a raison? Ce sont les spectateurs qui en fin de spectacle sont invités, non seulement à le dire, mais à le jouer, ou plutôt à le rejouer. Il fait presque nuit quand l'homme en manteau jaune met la casquette blanche du personnage pour expliquer à son tour pourquoi il faut replanter des arbres quand on en coupe, et comment il faut s'y prendre.

Nous rentrons dans la nuit pas la piste cahoteuse. Un café au lait avec du pain servira de dîner à la troupe. Et on se retrouve pour faire le point de cette riche expérience.

Nous quittons Guié le lendemain matin, non sans avoir été embrasser Aïcha et les enfants,

Ruth qui s'est occupée de nous avec tant de gentillesse, et tous les autres

On peut soutenir l'action menée à Guié, en envoyant un don à l'association ou en parrainant la scolarité d'un enfant (50euros par an pendant six ans)

pour tout renseignement, Terre Verte BP2 59550 Landrecies France 0327771154 courriel : terre.verte@laposte.net N'hésitez pas!

Le mardi après-midi, Isabelle ne travaille pas. C'est l'occasion de jouer les touristes! Elle nous emmène voir les crocodiles.

qui me font penser au Capitaine Crochet de mes illustrés d'enfant!

Le soir-même , nous retrouvons Jean-Claude, professeur d'allemand à la fac, qui va nous emmener dans un mémorable périple vers les frontières du Niger et du Togo, dans l'est du pays

.

Jean-Claude Naba au Jardin de l'Amitié

Après une nouvelle rencontre avec les élèves du lycée français

et une matinée de repos, c'est le grand départ via Fada, où nous passerons la première nuit chez Adolphe, le petit frère de Jean-Claude

après avoir salué Vieux, le grand frère, et sa famille. La nuit est tiède, enchantée par le parfum des neems en fleurs qui se mêle à celui

des feux de bois et de la terre sèche.

dans la cour d'Adolphe, Jean-Claude et Lucie, sa belle-soeur

Le lendemain matin, nous reprenons la route, puis la piste jusqu'au village maternel de Daniel, le tailleur, qui a fait découvrir à Jean-Claude ce site extraordinaire qui est le but de notre voyage.

Il est plus de 15h quand nous arrivons à Diapaga où nous nous arrêtons pour nous régaler de mouton grillé. Nous continuons. Il nous faudra plus de quatre heures pour parcourir les 75 derniers kilomètres.

Et pourtant des camions surchargés d'hommes, de coton, de bétails y passent quotidiennement.

La nuit est tombée depuis longtemps quand nous franchissons (non sans mal) une rivière où coule encore un peu d'eau.

Encore quelques kilomètres au milieu des tiges de coton dénudées, des buissons d'épineux et des herbes sèches, et nous arrivons dans la cour de la famille de Daniel.

Le lendemain, nous repartons, d'abord en voiture,

puis à pied,

vers les falaises que nous escaladons (si si, c'est vrai!)

pour aller à la découverte de ces poteries extraordinaires, façonnées à une époque indéterminée par on ne sait quels guerriers, quels fuyards, quelles ethnies, pour entreposer des grains ou enterrer des morts, entre les infractuosités de roches, à cent mètres de hauteur environ.

Ces oeuvres extraordinaires ne font l'objet d'aucune préservation, nul n'en connaît l'histoire et j'espère que les documents photographiques dont vous voyez ici quelques spécimens permettront à Jean-Claude de faire avancer la connaissance.

Nous nous attardons longuement

des enfants, curieux de notre présence en ces lieux déserts sont venus nous rejoindre.

Petit poussin sortant de l'oeuf archaïque...

Le panorama est grandiose.

Nous repartons sous le soleil de midi retrouver l'ombre des arbres dans la cour de Daniel

le lendemain dès l'aube

nous nous éveillons, prêts à repartir. La route est longue jusqu'à Ouaga...

Mais avant de partir il faut photographier tout le monde, les enfants, les grands frères...

la petite en robe jaune et la jeune porteuse d'enfant...

Il faut aller saluer le chef du village sur son trône de pierre

e

laisser derrière nous le village et repasser la rivière, de jour cette fois

Après de nombreux arrêts

pour acheter des calebasses, cueillir des mangues, photographier un oiseau,

et un détour pour admirer une source

nous croisons les camions sur lesquels on charge le coton, les zébus,

 

vers 13 h nous retrouvons Diapaga et ses grillades. Encore une heure de piste, et nous atteignons le goudron, laissant derrière nous la lumière de la brousse

Nous arrivons à Fada à la nuit, le temps de prendre une douche, de manger un peu de riz sauce préparé par Lucie, de passer à la cour de Vieux,

et nous reprenons la route

 

Le voyage est presque fini maintenant... les trois derniers jours à Ouaga passent vite :

Visite au village des artisans

au lycée de Charles, inauguré en novembre dernier par monsieur Delanoe, maire de Paris.

Chez Marie.

 

Dernières courses au marché.

Dernières images...

MAIS SI VOUS VOULEZ VOIR TOUTES LES PHOTOS, FAITES UN TOUR SUR LE SITE DE BAMBOU!

 

 

 

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