Résidence d'Écrivain septembre 92-juin 94 Atelier
de lecture, initiation active à la poésie contemporaine Bibliothèque de l'Argonne
sept séances Poètes avec les poètes 1 De
décembre 92 à mai 93, la bibliothèque de l'Argonne a été le lieu d'un rendez-vous
mensuel autour de la poésie contemporaine. Chaque
mois j'ai présenté aux jeunes lecteurs un poète de langue différente, de culture
différente, de tempérament différent. Des Caraïbes de Derek Walcott au Portugal
de Nuno Judice, en passant par la Russie de Maria Avvakoumova, l'Allemangne de
Volker Braun et l'Amérique de Michael Gizzi, nous avons fait un tour du monde
portés par la langue française dans laquelle tous ces poètes étaient traduits,
par des poètes (atelier de traduction collective, Ed. Royaumont) Nous
avons écouté la musique propre à chacun, son rythme, nous avons repris mot à mot
quelques vers dont nous avons cherché ensemble des équivalents dans notre expérience…
Les avions ont pris la place des ponts, parfois l'enfer a pris celle du ciel,
les peintres ont remplacé les maçons, nous avons mis Tintin pour Ivanohé et le
boulevard Marie Stuart pour la Stalinallée… Mais
surtout nous avons ri ensemble, et joué avec les mots, nous avons mêlé nos expériences,
les mauvaises comme les bonnes. La poésie a été le lieu d'une rencontre. Après
chaque séance, je reprenais seule, les poèmes ainsi créés, pour les recouper suivant
le patron de départ. J'invite le lecteur à remonter de ces poèmes à ceux qui leur
ont donné naissance. A découvrir à la suite des enfants de l'Argonne les poètes
d'aujourd'hui. Poètes avec les poètes 2 Pas
de théorie, rien qu’un élan dans la langue, celui de la poésie, telle qu’elle
est pratiquée aujourd’hui, en Norvège ou au Laos, en exil ou en terre d’enfance,
en Italie ou en France, ou bien hier sur le bord de la Loire... De
décembre 93 à juin 94, nous avons poursuivi à la Bibliothèque de l’Argonne le
voyage commencé en décembre 92. Et à la fin, nous avons rencontré le poète Bernard
Vargaftig à la Médiathèque d’Orléans qui venait d’ouvrir ses portes, comme on
touche un port avant de repartir en mer. Ce
deuxième livret de la collection L’Argonne, comme le premier, témoigne des heures
passées ensemble à rire, à jouer avec les mots selon des règles variables et mouvantes,
propres quelquefois à nous donner le vertige, et surtout à nous dévoiler la face
cachée de ce qui nous entoure, et de nous-mêmes. Je
veux ici remercier tous les poètes qui ont été nos guides, et les recommander
au lecteur. Marie-Florence Ehret mars 95 |