Accès interdit

(Editions Active (diffusion: association active@wanadoo.fr)

« Accès interdit »,voilà une interdiction tentante, une invitation, au fond, à entrer dans un livre, un jeu, le « produit » d’un travail à plusieurs mains, dont celles des enseignants ne furent pas les moins actives.
Le projet était ambitieux, ou l’est devenu en cours de route, et Janine Sarhan a tenu à ce qu’il aille au bout de lui-même, dans l’espace prévu d’une seule année scolaire, avec seulement cinq interventions de l’écrivain et autant de l’illustrateur, quand il aurait fallu au moins deux ans et le double de séances pour prendre le temps des questions, des organisations que demandaient la création et l’outil nouveau face auxquels les enfants étaient seuls.

Pari tenu, et il faut lui en rendre grâce, d’avoir achevé le travail de prose, dit « récit-cadre ». Il transforme ces quelques « exercices de poésie » - au sens de pratiques, de découvertes, de jeux et d’enjeu, qui jalonnèrent notre parcours de rencontres - en livre ou du moins - cette dernière partie étant celle de l’éditeur, comme les élèves ont pu en apprendre la place avec la visite de Chloé Delaume, éditrice chez Milan - en manuscrit achevé, tourné vers le lecteur inconnu, le « public », prêt donc à être publié…

Longue phrase pour un long parcours, une seule année pour s’affronter à tant de questions. Questions techniques avec la saisie des textes, les différents formats de traitement de texte, les envois par mail, les informations nécessaires à identifier les envois etc… toutes choses qui demandent de la précision et obligent à plusieurs tentatives. Questions littéraires avec les différents approches et ouvertures au poétique, règles « extérieures » et « intérieures », de l écoute du mot et de la sincérité de l’émotion, de la forme qui ne peut être séparée du fond, et du fond, qui ne peut aller informe…. Questions de narration, de cohérence, de vraisemblable et de dynamique narrative. Dialogues, concordance des temps… Sans oublier d’écouter le désir des jeunes auteurs, d’écrire autre chose, n’importe quoi, ce qu’ils veulent. La liberté que tenait à leur laisser leurs enseignants… Questions philosophiques aussi, que soulèvent toujours la poésie.

Bref, je salue l’enthousiasme sans faille, les uns venant au secours des autres, qui a permis à cette aventure humaine, littéraire, extra-scolaire, de se tenir à l’intérieur de l’école, et d’être féconde !

Bravant tous les interdits, je vous invite donc à entrer en lecture, en espérant que vous trouverez tout le plaisir que nous y avons mis !!

Marie-Florence Ehret Juin 2002

 

Précedent Retour menu