La postface dAlain Badiou rend justice à cet extraordinaire
récit dont la langue déborde tous les genres, poétiques,
réalistes, philosophiques pour parler au plus près
dune pensée à lépreuve du corps,
dun corps de femme, si facilement confondu avec la mère
comme il apparaît à un moment de lhistoire.
Car cest aussi une histoire, celle de Sara, qui met au monde
le deuxième enfant qu'elle fait avec son mari Oreste. Il
est là, il laccompagne, il sinquiète,
il lui masse le ventre.
Elle marche, souffre, se réjouit, pense dans ce corps humain
qui est le sien, dans ce moment justement où accouchant la
femme est faite mère, sans que disparaisse lenfant
féminin dont les épreuves premières ne sont
pas oubliées.
Ainsi collé au présent dune expérience
la plus commune, la moins partagée le texte
avance au fil de la nuit, de la douleur, jusquà la
naissance, dans lépaisseur dune mémoire,
dune pensée, dun corps.
Je répète, un texte extra-ordinaire, cette parole
inouïe quannonçait Rimbaud. Aujourdhui où
les femmes ne sont plus conquêtes de lhomme mais quelles
ont comme lui leur humanité à conquérir.
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