Comme toujours dans l'écriture d'André Dhôtel,
c'est-à-dire dans le monde qu'elle convoque, c'est au moment
où le personnage, ou narrateur à la première
personne, comme ici, touche à l'insignifiance la plus extrême
du réel, " perdu dans la nuit ", dans " un
silence de bout du monde ", quand il ne reste " pas le
moindre espoir " et qu'il n'y a plus qu'à s'exclamer
: " Quel patelin ! ", à propos de ce monde, de
cette vie, c'est alors que le miracle, l'" impossible "
surgit, qui peut prendre l'apparence la plus saugrenue, celle d'un
soldat annamite, ou celle d'une graine de chardon qui s'éloigne
avec lenteur.
Dans cette suite de rubriques, " Paresse ", " Lectures
", " Rencontres et départs " etc
l'auteur
s'explique sur sa méthode d'écriture, en fait il raconte
quelques uns de ces moments où l'insignifiant, de par sa
médiocrité même, son absurdité, bascule
dans l' " éblouissant ". Il y est question, des
Ardennes, bien sûr, en premier lieu. De Rimbaud aussi et de
quelques autres, d'une lingère, d'un grenier, de " la
jungle des bords de rivière " et de bien d'autres choses.
Sans oublier jamais que " Si on fait des phrases, on en revient
toujours à dire : Ce n'était rien ".
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