La couleur s'écoule

La médiathèque de Trappes - en la personne de Frédérique Lemoine - nous a accueillies cette année encore pour un atelier organisé avec

Françoise CROZIER-DUMOLARD/ Cindy MARQUES Coordinatrices Ateliers de Français

!

      	  	  	  	  	  	      

Nous nous sommes rencontrées d'abord dans un pays inconnu dont nous avions la carte colorée.

Un pays dont nous avons en silence réinventé les paysages, avec des feutres et des papiers découpés. Silence mêlé parfois de mots, de rires...

Lors de notre deuxième rencontre, nous avons fait chanter nos prénoms, nous avons écouté leurs sens oubliés, nous les avons fait résonner avec nous.

Avec nous, avec nos souvenirs, nos envies, nos rêves, dont nous avons cherché la couleur lors de notre troisième rencontre.

Trois rencontres dans ce pays que nous ouvrait le peintre. Et une quatrième pour découvrir qu'à notre tour nous avions franchi la frontière. Nous étions entrées dans ce pays, nous avions pris le temps de créer pour nous, pour les autres, de partager, avec quelques mots, un peu de couleurs, nos émotions les plus profondes.

Nous étions toutes, pour un instant, devenues des artistes.

Après, comme l'a dit Ségolène Perrot, c'est une question d'obstination!

      	  	  	  	  	  	      

Vert comme la joie de mon enfance pourtant pleine des craintes de la guerre

Fleur d'hanna. Main de Fatma


Marron comme la tristesse de l'automne quand les feuilles tombent et que ceux que l'on aime nous quitte

Fatiha, fascinée par le futur, caresse de la nature.

 

Je suis noire, je suis contente d'être noire. Je remercie le Bon Dieu et mes parents!

A Bamako, Tako rêve d'aller à la Mecque sur un tapis volant.

Je regarde le bleu du ciel, bleu comme les yeux de mon père quand je suis partie aux Etas-Unis. Bleue la grande tristesse de ses yeux, bleu son visage qui tombe car il sait qu'il me parle pour la dernière fois.

Bleu comme le rire et les larmes

Bleu immortel de ses yeux.

Caresse-moi avec imagination, dit la fleur à la brise.

Yraïma


Bleu comme le souvenir des cascades de Bejaia que nous allions voir chaque année en famille quand nous habitions encore Alès.

Bagage, maquillage, Zahia pars pour un voyage sans nuage...


Voyager dans le ciel bleu pour faire l'aventure, c'était mon rêve!

Diouma danse au son du tam tam


Rouges, comme les problèmes qui surgissent dans ma vie sans que je comprenne pourquoi.

Dans le sourire de Fatou, il y a de la joie, du bonheur de la malice, et c'est tout!


Blanc comme le bateau que j'ai pris pour venir en France. Blanc comme la tristesse d'avoir perdu mon pays et mes parents. Blanc comme el désir têtu d'aventure

Grâce à Dieu, Sandra gagne toujours contre les dragons du silence et de la solitude. Avec ses amis, elle s'envole dans la vie.


Rouge, comme une promenade au parc un après midi de prinbtemps avec mes petits enfants.

Nedjma, étoile dans le ciel, jolie et brillante


Vert comme les matins de mon enfance quand ma mère me réviellait pour aller en Maternelle

Dans son sommeil, Souad sourit.


Comédie ou tragédie, beaucoup de cinéma dans le ciel de Cindy

 

Samirai danse la salsa dans son salon

Jaune, comme le chant des oiseaux au réveil un matin de printemps

Marie-Florence au matin se balance dans le miel du silence

 

Pour le vernissage de l'exposition, à la galerie Le Corbusier à Trappes, ll'une a dansé, l'autre a joué de la batterie et Ségolène a dessiné à l'encre noire,

moi j'ai écrit : (à lire en regardant la vidéo)

Elle m'avait dit : «  N'aie pas peur j'ai l'habitude ».

Elle était si mince, si fragile. Le moindre orage, la plus petite colère allait la transpercer, la traverser. Elel allait s'envoler, disparaître. Elle ne pourrait pas tenir. J'avais peur pour elle. J'avais peur de moi.

Mais déjà elle dressait un pont entre ma peur et sa joie, déjà le temps s'épuisait.

Il y eut un silence.

Menaçant? Prometteur?

C'était un combat mais je n'avais plus peur... Le noir aussi était une couleur. Une couleur vivante. Une couleur gagnante.

Le noir était un serpent magique qui nous délivrait de l apeur. Une écrrture en somme.

Nos pas allaient écrire sur le sol un avenir dansant.

Chacune d'un côté du ring, nous nous sommes regardées, nous nous sommes souris.


 

 

 


 


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