Atelier Hong Kong Régis

 

Lucas.

1er Chapitre.

Sur l’île de Cheung-Chau, brumeuse, calme et angoissante vit une famille franco-chinoise . Lucas, 12 ans, le seul enfant de la famille, pêche tranquillement assis sur les rochers le dîner du soir en pensant à son papa, journaliste qui risque sa vie tous les jours en travaillant en Afghanistan pour nourrir sa famille. Soudain, sa cane tremble le réveillant de son rêve. Au bout de la ligne apparaît un drôle de poisson : une bouteille de verre envahie par les algues. Machinalement, comme il le fait d’habitude, il ramène sa « proie » sur le bord. Comme il est très curieux, il prend sa dent de lion, son objet fétiche porte-bonheur, et commence à arracher une à une les algues qui couvrent la bouteille.

Tout à coup, une voix douce et tremblante l’appelle pour ses devoirs. Une vielle dame aux yeux bridés et aux cheveux en chignon apparaît sur le pas de la porte. C’est sa gentille grand-mère qui, chaque matin, ramasse les légumes du jardin pour aller les vendre sur le marché de Wanchaï situé sur l’île de Hong-Kong.

A contre-cœur, Lucas se lève et se dirige lentement vers la demeure familiale. Cette dernière n’a rien d’un palais mais avec son toit en chaume et ses murs en bambou, elle ressemble aux maisons traditionnelles chinoises et, pour Lucas, c’est la plus chouette ! A l’intèrieur, sa maman chérie, grande artiste peintre, a décoré les murs de ses plus beaux chefs-d’œuvre. Sur les cloisons, les hiboux côtoient les grenouilles, les moineaux et les pandas dans les forêts de bambous.

Alors que le soleil couchant éclaire son bureau, Lucas commence son travail mais il n’arrive pas à se concentrer pensant sans cesse à cette maudite bouteille qu’il n’a pas eu le temps d’ouvrir et se promettant d’aller la chercher dès que la maison sera endormie.

La nuit venue, sa lampe de poche à la main, il franchit le seuil de la maison sans faire de bruit et se dirige vers l’endroit où il pense avoir laisser le précieux objet. Tout à coup, il entend un bruit étrange et aperçoit à quelques centimètres une ombre inquiétante se faufilant à travers les herbes : c’est le fameux cobra noir de Hong-Kong, synonyme de mort. Lucas, qui a l’habitude de ce genre de rencontre, le laisse filer tranquillement vers son nid. Quelques secondes plus tard, il peut plonger enfin sa main dans le trou où il a laissé la fameuse bouteille mais à la place de cette dernière, il sent une présence poilue et gluante remontant sur son bras. N’écoutant que son courage, il sort doucement sa main et secoue fortement son bras afin que la chose monstrueuse tombe à terre. N’aimant pas tuer les bêtes, il en profite pour enrichir sa collection d’araignées en la glissant encore vivante dans sa poche puis il attrape enfin la bouteille.

Alors qu’il s’apprête à percer le mystère de cet objet, il entend au loin la corne de brume d’un bateau qui glisse doucement dans l’obscurité. C’est un immense cargo chargé de containers qui va déposer sa lourde cargaison dans le port de Hong-Kong, le plus grand du monde. Lucas ne se lasse jamais de regarder passer ces géants de la mer qui le font rêver à des contrées lointaines mais cette fois, à la grande stupeur du jeune garçon, le bateau, comme par miracle, se volatise d’un coup. Croyant à un mirage, il se frotte les yeux plusieurs fois mais devant lui, le navire a bel et bien disparu. N’écoutant que son courage, il saute aussitôt dans sa barque, largue les amarres et se met à ramer comme un homme en direction du lieu du mystère.

Peu à peu, autour de la petite embarcation, Lucas sent une présence et aperçoit bientôt quelques ailerons inquiétants. Mais rien ne l’arrête, il en a vu bien d’autres et puis, à peine ont-ils disparu, qu’un vacarme effroyable retentit et qu’autour de lui, la mer commence dangereusement à s’agiter….

Fin du premier chapitre.

Précedent Retour menu