De Vienne à Vienne

 

 

Après l'Allemagne, c'est l'Autriche, grâce à l'attention de Frédérix Sauvage et Anne-Marie Jonchier, qui accueille Fille des Crocodiles, et leur auteur.
Grâce à eux, à elle ("ma fille") j'ai pu de Vienne à Vienne rencontrer des lecteurs à Gmunden, Salzburg et Klagenfurt .

Merci à eux.

Merci à tous mes jeunes lecteurs autrichiens pour leurs questions, leur attention, leur intérêt et à leurs enseignants, madame Grubhofer-Neudeck, madame Meingast, madame Brugger-Duft, madame Greifeneder Denk, madame Blaschun et madame Holzer

Merci à Amandine Sagnimorte pour son accompagnement vigilant!

Impressions

Vienne

Le printemps est une violette poussée au bord du trottoir, près du Centre culturel français.

Balade dans le centre, une calèche, des chevaux, le vent dans mes cheveux.

Neuer Markt. Sa fontaine à sec, la façade crème de la pension et ses fenêtres soulignées de moulures blanches, la façade du 12, d'un vert si clair, vert amande, verts pistache? vert Autriche! et celle plus ancienne et sculptée du 10-11, avec ses bow-windows triangulaires.

Face à face une banque et une église aux toits de tuiles colorées. A leurs pieds en jogging mauve et jaune au milieu d'un cercle de spectateurs, des danseurs de hip-hop.

Stefandom : des bougies de chauffe-plats à 0,65€ clignotent vaillamment. L'église est noire, en ravalement, étroite et haute, haute... Les vitraux, les colonnes, les arcs de voûtes, tout tend vers le haut, les humains sont tout petits sur le vieux carrelage fêlé.

Sur le côté de l'église, là où deux aigles de tuiles noires se font face, les chevaux aux doux naseaux attendent le touriste, attelés à une calèche. Le fantôme de Nietzsche est là aussi.

Commerces de luxe, "apotikers" aux allures provinciales d'hier avec ses boiseries bien cirées. Friseurs pour dames. Bijouteries, sacs et chaussures. Un calme d'un autre âge.

Le soleil ne descend pas dans les rues. Il brille beaucoup plus haut, ou peut-être sur l'autre rive, de l'autre côté du Danube, là où l'on n'est pas allé...

Deux canards passent en cancanant au dessus du jardin du peuple.

Gmunden

"Transee" ? Un lac où flottent des mouettes et des poules d'eau. Un grand lac appuyé à la montagne. La montagne verte. Des sommets enneigés. Invisible le profil de la sirène morte à la fin d'un été amoureux avec le géant de la montagne. Au loin un château sur une île. Château d'eau? Le prince de ce château renonça à ses titres de noblesse pour épouser la danseuse qu'il aimait. Devenu capitaine, il emmena sa belle épouse sur les mers et ils disparurent tous les deux...
Même le gymnasium où nous montons est un château de légende !

Salzburg

Dans la nuit la montagne est invisible, et puis elle apparaît ici et là éclairée autour d'un château, d'une tour, d'une église... les sommets et les arbres se perdent dans l'ombre.

Au matin la neige a tout recouvert. La montagne est apparue juste là, au bout de la rue. Une neige légère, "douce,un ballet d'abeilles blanches, des flocons ronds et douillets, des boulettes de coton délicatement scuptées qui fondent sur le front, décorent les vitres, font s'incliner les roses de noël et les branches de houx" (G. Brisac) une neige de conte de fées sur les forsythias fleuries, sur les jonquilles, autour de chaque bourgeon déjà gros, de chaque branche, sur les murets et les corniches, partout, comme un enchantement.

Il y a des jours où le monde est un cadeau. Un cadeau tout neuf et bien emballé.

La Salzach coule au milieu de Salzburg. Nous la traversons et montons vers le Festung Hohensalzburg. La neige crisse sous nos bottes. Quelqu'un avant nous est monté. Un balayeur. Nous le voyons plus haut.

Pour aller au gymnasium; le bus fait le tour de la montagne, la Kapusinerberg. Le soleil brille sur la neige.

Vers Kalgenfurt

Le train roule entre les montagnes enneigées, presque silencieux.

Dolfgastern, à peine un quai de gare entre deux pentes blanches.

Sur une affiche, des filles en maillot de bains orange avec un ballon de foot au bout du quai désert de Bad Horfgastein sous le ciel bas et blanc.

Blanc, blanc, blanc. Tout est blanc.

Un skieur en anorak rouge.

On pourrait toucher les branches de sapin couverts de neige.

Quelques maisons, des chalets. Deux chevaux aux jambes épaisses.

Badgastein 16h45

il neige

le train repart

Le soleil n'est pas encore couché. On a abordé un autre pays. Ici la neige n'est pas tombée. Les champs sont jaunes, les arbres bruns et nus.

Le train roule.

La neige revient, moins pure. La montagne se fait encre de Chine. Des nuages orangés se reflètent dans l'eau.

Il fait nuit à Klagenfurt. Nuit sur le lac. De l'autre côté de la montagne, l'Italie, et de l'autre côté, la Slovénie. Trois grands courants se croisent comme des fleuves : slave, méditerranéen et germain.

au matin plus de neige ni de rêves. Un matin ordinaire de bruits de moteur, de cartables au dos et de ciel couvert.

Reste la silhouette des montagnes et la magie des mots :La Carinthie.

Retour vers Vienne

Un village dans la vallée entre deux pentes. La rivière. La neige n'est plus qu'une tâche blanche ici ou là dans le lointain des sommets. A peine.

Les églises ont des clochers à bulbes d'or et de cuivre.

Au Musée du Belvédère à Vienne dans l'étreinte de Klimt, à l'épreuve d'Egon Schiele... un autre voyage!

mars 2008

 



 
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